Désert solitaire – Edward Abbey (1968)
Mon libraire me l’a vendu comme « un classique de la littérature de voyage ». L’éditeur aussi si j’en juge par l’autocollant en couverture : « Culte depuis 50 ans ». Ce récit que je ne connaissais pas, dont je n’ai jamais entendu parler, c’est Désert solitaire d’Edward Abbey.
C’est vrai que le bouquin figurait depuis quelques temps sur l’étagère de ma librairie de voyage à Lille. J’avais déjà eu l’occasion de le tenir en main et de constater qu’il remplit 2 conditions importantes à mes yeux : la couverture est à tomber par terre et me rappelle des supers souvenirs et l’éditeur n’est autre que Gallmeister, soit ma maison d’édition coup de cœur depuis 1 an. Et pour ne rien gâcher, le récit se passe dans l’ouest américain, soit la région du monde que je préfère. Alors quand mon libraire me l’a conseillé, je n’ai pas trop hésité…
Pitch : Peu de livres ont autant déchainé les passions que celui que vous tenez entre les mains. A la fin des années 1950, Edward Abbey travaille deux saisons comme ranger dans le parc national des Arches, en plein cœur de l’Utah. Lorsqu’il y retourne, une dizaine d’années plus tard, il constate avec effroi que le progrès est aussi passé par là…
Un récit envoûtant, lettre d’amour à la vie sauvage
Avec Edward Abbey, on reste dans cette lignée d’écrivains américains pour qui l’ouest américain (Utah, Nevada, etc.) est sacré et doit absolument être préservé des tourments causés par le tourisme de masse. Dans la même ligne qu’un Rick Bass ou un Doug Peacock, Abbey nous emmène au cœur du mythe avec cet ouvrage qui relate ses 2 saisons passées en tant que Ranger dans le Arches National Park (tout près de Moab) à la fin des années 50.
Sur plus de 300 pages, Abbey nous livre sa vision du parc et propose un récit envoûtant qui nous donne à imaginer la rudesse de ses conditions de vie avec un niveau de détail assez saisissant. Tantôt nostalgique, tantôt virulent, l’ensemble se transforme vite en manifeste pour la préservation de l’environnement et le respect de la vie sauvage.
Un classique à conseiller aux amoureux de la nature
Un véritable manifeste écologique qui même s’il est intéressant et parfaitement documenté traîne quelques longueurs et incohérences qu’on pardonne vite à l’auteur. Les passages narratifs sont parfois très longs et il n’est pas rare que l’auteur enchaîne les pages de descriptions sans le moindre dialogue, ce qui entraîne quelques longueurs. Cependant, l’ensemble reste agréable à lire et on aime s’imaginer à la place de l’auteur dans ce décorum magnifique. Un classique à mettre dans toutes les mains si l’on veut comprendre l’essor du tourisme de masse et l’impact néfaste que nous avons sur les espaces naturels.
Je ne pense pas que ça soit le genre d’ouvrage qui va me rester en tête comme étant une claque littéraire (je réserve ça à Zola) mais c’est tout de même un classique de la littérature de voyage que je suis content d’avoir lu et que je conseille à tous ceux qui sont amoureux de l’ouest américain.