A la découverte du Tuol Sleng, le musée S21 de Phnom Penh (Cambodge)

Parmi le peu de choses à découvrir à Phnom Penh, il en est une qui est incontournable : le musée S21 ! Ancien lieu de torture du régime khmer rouge, il permet une plongée émouvante dans l’histoire récente du Cambodge.

Il est dans tous les guides, dans toutes les suggestions internet et oserais-je le dire, dans toutes les têtes des habitants de Phnom Penh depuis plus de 40 ans : le S21. Autrefois lieu d’insouciance et d’émancipation de la jeunesse cambodgienne, les cris des enfants innocents ont été remplacés par ceux des détenus politiques qui étaient exterminés dans des conditions de détention inhumaine.

Si vous faîtes le (judicieux) choix de visiter ce lieu de mémoire, ne vous y trompez pas : il s’agit d’une visite éprouvante ! Ce qui s’est tramé ici est digne des camps de déportation nazis, là où l’horreur et l’inhumanité ont régné pendant près de 5 ans.

Histoire du musée du génocide de Tuol Sleng

Le musée S21, également connu sous le nom de Tuol Sleng Genocide Museum, est un ancien centre de détention et de torture utilisé par le régime khmer rouge pendant son règne de 1975 à 1979.

Le bâtiment était autrefois une école primaire, mais en 1975, elle a été transformée en centre de détention connu sous le nom de S21 (Security Prison 21) où plus de 14 000 prisonniers, principalement des intellectuels, des fonctionnaires et des membres de l’armée, ont été emprisonnés, torturés et exécutés.

Le S21 a été créé en 1980 par le gouvernement cambodgien après la chute des Khmers rouges, dans le but de documenter les atrocités commises par le régime, sensibiliser le public aux horreurs du passé et honorer la mémoire des victimes.

Les salles liées à la répression des khmers rouges

Le musée est partagé en 2 grands ensembles architecturaux, qui vous feront penser tout naturellement à un collège abandonné. Dans chacun de ces ensembles, 3 bâtiments qui se font face autour d’une grande esplanade qui faisait office de cours de récréation à l’époque. Avant de découvrir l’horreur, le lieu semblerait presque accueillant.

Dans la première partie (tout de suite à gauche quand vous pénétrez dans le camp), vous visiterez les salles d’interrogatoire laissées en l’état, telle qu’elles ont été découvertes. Soit : un lit au milieu de la salle où étaient ligotés les prisonniers pour interrogatoire et une caisse de munitions qui faisaient office de WC.

Au mur, des photos des corps photographiés le jour où ils ont été découverts. Et pour le moins, les photos sont extrêmement choquantes ! Des corps inanimés, mutilés, ou dans un état de décomposition avancé. On réalise l’horreur des tortures et les châtiments affligés à tous ceux qui s’opposaient au régime. Si vous êtes sensibles, ne regardez pas les photos…

Plongée au cœur des conditions de détention inimaginables

Dans le second bâtiment, un petit peu moins d’émotions avec de nombreuses salles qui proposent des expositions sur les origines du régime khmer rouge, la mise en place de S21 et la manière dont les prisonniers étaient torturés et interrogés.

La partie la plus émouvante de ce bâtiment est peut-être celle des photographies des prisonniers. Chaque prisonnier qui est passé par le S21 a été photographié à son arrivée, et ces milliers de ces photographies sont maintenant exposées dans le musée. Les visages des prisonniers, figés dans une expression de terreur et de désespoir, sont bouleversants et restent gravés dans la mémoire des visiteurs.

De la prison au musée, un lieu de mémoire éprouvant pour l’histoire du Cambodge

Dans le second ensemble architectural, on est tout de suite frappé par le bâtiment où les prisonniers étaient détenus. Pour préserver l’authenticité des lieux, les barbelés de l’époque ont été maintenus le long des coursives extérieures. A l’époque, ils devaient empêcher les prisonniers de sauter des étages supérieurs pour se suicider…

Le bâtiment en question est le plus intéressant puisqu’il permet de découvrir les cellules de détention. Enfin quand on dit cellule, c’est un bien grand mot… Imaginez des salles de classe immense au milieu desquelles on aurait monté des murs en parpaing de quelques mètres de haut et de large. Et dans lesquelles s’entassaient plusieurs détenus avec pour seul confort une caisse de munitions et des crochets au sol pour accrocher les chaînes… Plus inhumain, c’est difficile ! Ne manquez pas les étages supérieurs pour découvrir d’autres cellules faites en bois.

Le dernier bâtiment aborde plus en détail les méthodes de torture utilisées par les khmers rouges et nous renseigne sur les killing fields qui ont servi de fosses communes pour beaucoup de détenus cambodgiens.

Mon avis sur la visite :

Je pense que vous l’aurez compris : c’est une visite incontournable si vous êtes à Phnom Penh. On n’y vient pas pour le plaisir mais pour le souvenir. Les différentes salles, les différents documents historiques sont remarquablement exploités et nous plongent dans une atmosphère très pesante.

C’est là le fort du musée : sans en faire trop, en restant le plus proche possible des conditions de l’époque, vous serez plongés dans l’enfer qu’ont vécu les opposants au régime khmer rouge. Cela permet une vraie mise en perspective des événements et vous donnent une meilleure idée de ce qu’il s’est passé durant ces années terribles pour le Cambodge. D’ailleurs, comme le disent tous les audioguides en guise de message d’adieu « Dorénavant, vous êtes les gardiens de la mémoire de ce qu’il s’est passé ici ».

Informations pratiques sur le musée S21

Horaires :

Ouvert tous les jours de 08h à 17h

Tarifs :

Adultes : 5$

Enfants (10-18 ans) : 3$ Visite fortement déconseillée au moins de 15 ans.

 

Visites guidées :

De nombreux guides parlant français et anglais peuvent assurer la visite. Rémunération par des dons.

Audio guide :

5$ / pers. Il faut absolument le prendre car les documents sonores sont remarquables et permettent une immersion totale dans les lieux et les ambiances. En tout point remarquable !!!!

SITE INTERNET

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Passionné de voyages, je vous livre mes carnets de voyages pour vous aider à vivre des moments inoubliables comme j'ai eu la chance d'en vivre.