Visite de Laon, la montagne couronnée axonaise

Si vous êtes de passage dans l’Aisne, ne manquez pas la ville médiévale de Laon. Surnommée la montagne couronnée, cette cité médiévale se situe sur un rocher calcaire de 100 mètres de haut qui domine tous les environs. La ville haute, encerclée par huit kilomètres de murailles et de formidables portes, accueille l’une des plus importantes concentrations de monuments classés de France. Voici les incontournables à inscrire à votre programme.

Laon, chef lieu du département de l’Aisne est située à égale distance de Saint Quentin, Soissons et Reims. Si la ville basse n’a pas réellement d’intérêt, je vous conseille tout de même de vous arrêter pour visiter la ville haute. Il y a plus de 80 monuments historiques à découvrir dans cette ville qui fut la capitale de l’Empire carolingien au début du Moyen Âge.

Pour cette visite, prévoyez une bonne journée, voir un week-end si vous visitez les alentours. Il existe plusieurs solutions d’hébergements sur place, de relativement bonne qualité. Côté restaurant, plusieurs adresses tirent leur épingle du jeu, notamment La Petite Auberge, la brasserie des Chenizelles ou Le Passage au verre.

Pour organiser votre séjour, voici ce que je vous recommande :

  • Samedi : visite de la ville haute (cathédrale, chapelle des templiers, remparts, Porte d’Ardon, souterrain de la ville)
  • Dimanche : visite des alentours avec un arrêt à la caverne du Dragon, un repas autour du Lac de l’Ailette et si vous avez le temps, une visite de l’abbaye de Vauclair.

Visite de la cathédrale de Laon

C’est la première chose qu’on voit en arrivant depuis l’autoroute : les tours de la cathédrale gothique qui surplombe la ville haute et sert de point de repère. Achevée en 1235, elle est l’un des premiers grands édifices gothiques de France, avant même Notre Dame de Paris (qui lui ressemble étrangement). Le meilleur point de vue pour observer son imposante silhouette se situe sur le parvis de la cathédrale. Prenez tout le temps qu’il vous faut pour apprécier les sculptures des porches de la façade ouest, ainsi que les tracés de la rosace qui se trouve au-dessus. A l’intérieur, l’utilisation de la pierre blanche locale rend la nef presque lumineuse.

Pour la décoration, voir les fonts baptismaux du XIIe siècle, le relief peint de la Passion du XIVe siècle et une icône serbe donnée à la cathédrale par le pape Urbain IV au XIIIe siècle. Par beau temps, il est même possible de monter dans les tours d’où vous aurez une vue à couper le souffle sur la ville et ses environs. L’été, la municipalité anime les abords de l’édifice avec des aires de jeux, des terrains de pétanque et des stands de jeux typiques. Ne manquez pas également le son et lumière qui a lieu tous les samedis de l’été.

Chapelle des Templiers : une rareté dans votre parcours de visite de Laon

Les chapelles des Templiers sont rares en France, et il est encore plus rare d’en voir une en si bon état. Seules deux autres édifices dans le pays partagent le plan octogonal de cette chapelle remarquable. Le monument date de 1140, environ 12 ans après l’installation de l’ordre des Templiers dans la ville et aurait servi de chapelle funéraire.

Découvrez le sol en mosaïque, les fragments de décoration, les pierres tombales et les sculptures du chœur. A l’extérieur, sur les côtés des murs du narthex, d’étranges gargouilles sculptées. Le paisible jardin de fleurs qui entoure la chapelle est l’endroit où se trouvait le cimetière et permet de se reposer une minute ou deux.

Musée d’Art et d’Archéologie

Attenant à la chapelle des templiers se trouve le musée d’art et d’archéologie de Laon qui regorge d’objets d’art : sculpture de couple gaulois, une fibule du 7e siècle, des tuiles médiévales, l’inquiétante tombe de cadavre du médecin de Charles VI et de délicates faïences de Sinceny. Les galeries d’art sont enrichies par des peintures des années 1500 à 1800, composées d’artistes français, néerlandais, flamands et italiens. Henri Bles et Hubert Robert font partie des noms les plus connus, mais on y trouve aussi des dessins du grand Eugène Delacroix.

Les remparts de Laon

Lorsque vous vous approchez de la ville haute depuis la plaine et que vous la voyez dominer la campagne, vous savez que la vue sera à couper le souffle.

Et ils ne vous décevront pas : Les meilleurs panoramas peuvent être observés depuis le sommet des anciens murs au nord et au sud de la ville haute.

Parmi ceux-ci, le Rempart Guillaume de Harcigny et la Promenade Yitzhak Rabin sont spectaculaires, et il y a un belvédère élevé avec des arbres et des bancs entre la citadelle et la Porte d’Ardon.

Vous pouvez vous asseoir et contempler avec émerveillement un collage de forêts et de terres agricoles qui s’étendent à l’infini.

Visite de Laon, l’incontournable porte d’Ardon

Voici l’une des icônes de la ville : l’ancienne entrée sud-est se trouve au sommet d’une route qui serpente le long de la pente raide vers la ville haute. La porte d’Ardon (du nom du quartier qu’elle surplombe) qui se trouve ici depuis le 10e siècle (remanié au 15ème siècle) est l’une des principales entrée dans les défenses de l’ancienne ville fortifiée.

Elle ressemble à une petite forteresse à part entière, avec une tourelle de chaque côté couronnée de toits coniques. En passant le portail, regardez les poutres en bois du plafond, tandis qu’en bas de la porte se trouve un vieux lavoir, ou lavoir communal.

Porte de Soissons

A l’autre bout du plateau se trouve également une porte qui aurait fait reculer plus d’une armée d’invasion : la porte de Soissons. Moins noble et moins résistante à l’usure que la porte d’Ardon, elle est toutefois un peu plus ancienne. Celle-ci date du début des années 1200 et possède deux tours circulaires robustes avec de nombreux anneaux de flèches dans les murs.

Le dernier étage du bâtiment est un poste de garde qui a été installé au XVIe siècle, et bien que la porte soit en ruine, vous pouvez distinguer la belle maçonnerie de pierre lorsque vous levez les yeux.

Cours du Dauphin, quand l’histoire s’invite dans votre visite de Laon

Cachée dans le dédale de rues pavées, à quelques pas de la cathédrale, se trouve une fabuleuse maison de ville autour d’une cour. L’une des curiosités de ce bâtiment est son style composite, avec des sections des 13e, 15e, 16e et 17e siècles toutes faciles à identifier. Sur le mur sud se trouve un joli bâtiment en bois et en brique, avec une galerie en bois au-dessus des anciennes écuries au rez-de-chaussée.

Voyez également la tourelle en pierre avec son linteau sculpté et les fenêtres à meneaux au-dessus du passage : la légende veut que Louis XIV ait été conçu ici par Louis XIII et Anne d’Autriche après leur pèlerinage à la Vierge noire à Liesse.

Que voir à Laon ? L’ancien Hôtel-Dieu pardis !

De nombreux offices de tourisme français sont installés dans des bâtiments historiques, mais peu sont aussi pittoresques que l’hôpital médiéval de Laon. L’Hôtel-Dieu se trouve au pieds de la cathédrale et date de 1167. En parcourant les brochures, les livres et la maquette de la ville, jetez un coup d’œil aux murs, qui conservent de faibles traces de fresques médiévales.

L’ancienne salle de réception, avec ses colonnes et ses voûtes, est très solennelle, et vous remarquerez que les arcades qui s’ouvraient autrefois sur la place du Parvis Gualter de Mortagne ont été comblées depuis.

Église Saint-Martin

Achevée à peu près en même temps que la cathédrale, cette église du début du gothique était une abbaye pour l’ordre des chanoines « Prémontrés ». Bien que le bâtiment ait subi quelques dommages en 1944, il a été entièrement restauré et offre de nombreuses curiosités à voir de près.

Il y a d’abord la nef exceptionnellement longue, qui est un trait classique de l’art roman et qui montre comment l’église a été construite au moment où le style gothique était adopté. Puis il y a une chaire en chêne magnifiquement sculptée du XIXe siècle et deux gisants médiévaux, l’un de Jeanne de Flandres, ancienne abbesse, et l’autre de Raoul II de Coucy.

Visite des souterrains de Laon

L’une des premières choses à faire quand vous arriverez à Laon en été est de filer vous inscrire pour une visite des sous-terrains de la ville. Car oui, Laon a beaucoup de sous-terrains, à tel point que la ville est considéré comme étant construite sur un véritable gruyère. A l’origine, ces sous-terrains étaient des carrières de pierre permettant la construction des monuments comme la cathédrale, mais ils ont été utilisés plus tard pour la défense de la ville.

Les visites (organisées par l’office du tourisme) vous emmèneront au plus profond de la montagne, sous la citadelle dans des centaines de mètres de tunnels, creusés sur 2 000 ans. C’est clairement l’une des visites à ne surtout pas manquer !

Palais épiscopal

Le palais des évêques de Laon, datant du XIIIe siècle, est devenu depuis longtemps le tribunal de la ville. Même si l’accès est restreint, vous devez absolument faire un arrêt devant ce monument lors de votre visite à pied.

Il s’élève au-dessus des remparts nord de Laon et sur la promenade Barthélémy de Jur, juste à côté de la cathédrale. Les trois tourelles vous rappellent que ce palais de justice a surtout été conçu pour renforcer les défenses de la ville. De l’autre côté, à côté de la cathédrale, vous pouvez regarder par les portes de la cour jusqu’au déambulatoire avec une rangée d’arcs nobles aux motifs foliés sur les chapiteaux.


Visite près de Laon et ses alentours

Basilique Notre-Dame de Liesse

À moins de 15 minutes en voiture de Laon se trouve cette église gothique dans la petite ville de Liesse-Notre-Dame. L’église date du XIIe siècle et comporte quelques points d’intérêts datant de la fin du Moyen Âge.

C’est un beau bâtiment, mais la raison principale de votre visite se trouve dans le chœur : La statue de la Vierge noire à l’enfant qui se trouve ici est un lieu de pèlerinage depuis des siècles. En la contemplant, vous imiterez Jeanne d’Arc, Louis VI, François Ier, Louis XIII et Anne d’Autriche qui se sont tous rendus ici à plusieurs reprises pour prier pour avoir un héritier.

Caverne du Dragon

Comptez environ 20 minutes pour atteindre cette grotte qui est devenue un objectif stratégique pendant la Première Guerre mondiale. Il s’agissait à l’origine d’une carrière de calcaire, qui fournissait le matériel pour l’abbaye de Vauclair située à proximité. Pendant la majeure partie de la guerre, elle a été aux mains des forces allemandes et a reçu son nom à cause de la vue des flammes et des étincelles qui jaillissaient des mitrailleuses positionnées ici.

Une visite bilingue d’une heure illustre la dure réalité de la vie des soldats de la Première Guerre mondiale et raconte la période difficile où les troupes françaises et allemandes contrôlaient différentes salles de la même grotte.

Plus d’infos

L’abbaye de Vauclair

Aujourd’hui en ruines, l’abbaye de Vauclair est un monastère cistercien fondé en 1134 à la demande de l’évêque de Laon. L’édifice a survécu à la guerre de Cent Ans, aux guerres de religion et à la Révolution, mais a succombé pendant la Première Guerre mondiale.

Aujourd’hui, il lui manque clairement la plupart de ses murs et de son toit, mais il reste suffisamment de colonnes et d’arcs de fenêtres pour que la visite vaille le coup. Un jardin médicinal médiéval et un verger avec des poiriers et des pommiers en font un lieu de calme idéal pour une ballade le dimanche après-midi.

Pe

Pe

Passionné de voyages, je vous livre mes carnets de voyages pour vous aider à vivre des moments inoubliables comme j'ai eu la chance d'en vivre.